Par Happy Cotillons

Maman, Papa, c’est quoi le Coronavirus ?

Maman, c’est vrai que les chinois ont mangé une chauve souris et que ça les a rendus malades ?
Papa, c’est vrai que Donald Trump, il a cette coupe de cheveux à cause du virus ?

Hop hop hop, là ça va trop loin !
Faut qu’on parle :

On rassure l’enfant. C’est la base, non il n’aura jamais une coupe de cheveux à la Donald Trump. Sauf si dans un mois, c’est maman ou papa qui doit les lui couper. Quoi qu’il arrive, on sera toujours là pour le protéger. L’enfant doit être convaincu que son parent sera toujours là pour lui, et ce, tant qu’il n’est pas assez grand pour répondre à ses propres besoins. Quand il est rassuré, l’enfant peut développer un sentiment de compétence face à la situation.

On lui donne ensuite de l’information en fonction de son âge. Dans le cas du coronavirus, on peut rappeler aux enfants des notions de base sur le virus, ses ressemblances avec la grippe et le fait que ce sont surtout les personnes malades et âgés qui sont à risque. Pour lui, il n’y en a aucun. Sauf celui de rester un mois enfermé avec maman et papa : l’occasion de véritables moments de partage en famille et de dépasser ses limites…

Limitons les expositions aux informations pour vous comme pour eux : cela peut très vite devenir anxiogène ; il y a un moment pour tout (oublier)…

Des mots et une BD : les meilleurs outils !

bd corona voyage - Okupybd corona voyage - Okupy

Didier Pleux, pédopsychiatre et auteur « de l’enfant roi à l’enfant tyran  » Editions Odile Jacob :
Alors que dire, quels mots utiliser ?  » Eviter des termes comme « la mort » est un bon début ».
Son conseil pour aborder la question du Coronavirus avec les enfants ?
« Ça peut prendre la forme d’un jeu ou on peut s’aider de dessins, comme la BD qu’a écrite l’américaine Manuela Molina : la BD pour parler du coronavirus aux enfants ». L’histoire commence par « Bonjour, je m’appelle Coronavirus, j’adore voyager et je me promène de mains en mains. As-tu entendu parler de moi ? »
Ça fait un peu peur comme ça, mais avec les dessins, ça passe tout de suite très bien ! (D’autant que ce petit virus a le même sac que mamie…)

« Les parents peuvent ainsi questionner les émotions de l’enfant, » et les inviter à dessiner ou colorier ce qu’ils éprouvent « Comment te sens-tu quand tu entends mon nom : curieux, anxieux, détendu, nerveux, triste ? »

L’adulte peut ainsi se laisser prendre par l’empathie et rassurer « Moi aussi, j’éprouverais la même chose, tu sais. » Dans cette histoire, le coronivirus n’est ni méchant ni gentil, il explique qui il est, tout simplement ».

Manuela Molina
Vous pouvez télécharger cette histoire en français sur ce lien : https://www.mindheart.co/descargables C’est simple à comprendre pour les enfants et ça permet de poser les bases pour parler du lavage des mains et des raisons pour lesquelles on ne peut plus embrasser mamie ou papy. C’est une source d’inspiration pour parler du confinement, comme par exemple : pour éviter que coronavirus voyage partout et embête les copains, on reste chez soi et à nous d’inventer une nouvelle vie…

Une parenthèse enchantée ?

Le confinement : une expérience.
Car c’est là que ça peut se compliquer, explique Didier Pleux. « Nous vivons dans une société du plaisir et là nous allons vivre un moment intense de frustration ». Ceux qui n’ont jamais éprouvé ce sentiment-là vont avoir un choc. Il va falloir apprendre à réguler la satisfaction immédiate, sinon ça va être difficile à vivre pour le couple et pour la famille. »

A ce sujet, l’écrivain Baptiste Beaulieu twittait ce lundi soir avec une pointe d’ironie « Petite pensée pour tous ces couples qui s’apercevront dans les prochains jours que, non, hélas, ce n’était plus de l’amour (…) , et tous ceux qui s’apercevront de l’inverse : sous l’habitude, l’amour intact, à l’épreuve de l’Épreuve.

Célibataires, dans quelques mois, il y aura du choix !

Didier Pleux insiste sur l’importance de la frustration pour les enfants sinon le retour à la réalité va être dur. « Si vous les laissez toute la journée devant les écrans, c’est sûr c’est plus facile, mais cela ne va pas être structurant pour eux. Essayons de donner des repères, partager des moments de plaisir : la cuisine, le bricolage, la lecture, même les tâches ménagères »

Mettez les à l’aspirateur et au lavage des vitres, ils adorent ! Et nous aussi…

Place à l’imaginaire !

enfant imaginaire 1 - Okupy

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Les enfants aiment les rituels, alors pourquoi ne pas commencer la journée par un tableau … de maîtres.ses, où les enfants écriraient eux-mêmes le programme de la journée. Mais attention, prévient Didier Pleux : « Ce n’est pas eux qui le dictent, c’est aux parents de garder la main et de proposer des activités assez variées chaque jour  » Ecole à la maison le matin, lecture, jardinage, jeux, tout est à inventer. Développons notre imagination…

« C’est bien de s’ennuyer » rappelle Didier Pleux. C’est valable aussi pour les ados. « On peut craindre avec le confinement que les ados, comme les adultes passent leurs vies devant les écrans et deviennent accros. Il faut réussir à mettre des garde-fous, instaurer des règles, revenir à un code familial par exemple. »

A chacun d’inventer ses journées…

Et pour les enfants plus jeunes?
Un biberon et au lit !

Nous ne sommes pas parfaits, écoutons-nous et nous ferons de notre mieux avec au cœur de nos comportements beaucoup d’amour et des câlins à volonté !

Bon courage à toutes et tous…

Par Happy Cotillons

 

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